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les pinceaux en liberté
15 août 2015

La fin du trajet

arrivée à Abidjan

A l’heure prévue l’engin donne de la voix, il devra s’y reprendre à plusieurs fois, le réveil se révèle difficile pour ceux qui ont gouté aux délices des voutes ombragées. Gahou figure en première ligne. Guillaume pratique « la secousse » c’est efficace, même s’il s’en suit des grognements.

Tous les passagers ont repris leur place, le compte y est on peut démarrer. Le reste du trajet va se dérouler dans les zones du café et du cacao. Les caféiers en fleurs se parent d’un manteau d’un rose soyeux. On peut apercevoir les cabosses de cacao, leur aspect cannelé, oblong, tacheté  ne laisse en rien deviner le produit dont nous sommes si friands.

- « Nous roulons à peu de distance du fleuve Nzi qui rejoint le Bandama tous deux font concours de rugissements. Je te raconterai l’histoire d’un journaliste… »

- « La prochaine fois, mon ami. Arrivons à bon port et si tu ne peux le faire de vive voix, tu me l’écriras. »

- « Là, tu me poses une colle. En Afrique, c’est l’oralité qui fait l’homme, le griot est le plus considéré. Je ferai un effort, t’inquiète pas, tu auras de mes nouvelles. »

- « Par internet ? »

- « Ne cherche pas palabre, internet c’est affaire de sorcier blanc ! »

La silhouette  des buildings se  détache sur l’horizon, le ciel gris bleuté annonce la zone des lagunes, nous ne tarderons pas à arriver. Déjà, certains s’agitent, l’un cherche sa besace, l’autre réajuste son décolleté, les enfants tentent d’échapper à la vigilance maternelle.

- « Attention, on ne bouge pas avant que je vous le dise. »

- « Dans l’avion, c’est pareil les gens veulent se déplacer avant l’arrivée, le pilote est obligé de prendre le micro pour faire l’annonce « ne vous déplacez pas avant l’arrêt complet » Tu vois partout les gens sont indisciplinés. »

- « Tu y es allé de ton grand mot. »

Nous voila pris dans le flot des véhicules, l’avancée toujours délicate, il faut « brasser » entre les engins poussifs, les conducteurs excités, les tuyaux d’échappement suivis d’un nuage malodorant et sonore. La chaleur met tous ces éléments en ébullition.

- « Voila la gare, tu vas respirer un peu depuis quelques minutes je te vois chercher l’air comme un poisson sorti de l’eau. »

- « Te moques pas, quand tu viendras passer tes prochaines vacances à Toulouse. »

- « A Toulouse ! C’est quoi ce village ? Nous les ivoiriens, on ne connait que Paris, j’ai un cousin qui vit à Montpellier, il parait qu’il y fait chaud. »

- « Tu as raison, c’est une des meilleures villes pour le climat et les études. »

- « Les études ! Hum… »

- « Toulouse est une vrai capitale de la science, c’est là qu’on construit les Airbus, on y produisait le gros avion à la grosse voix qui parait-il effrayait tant les abidjanais  quand le  « Vieux » voyageait avec ; on l’appelait  le Concorde. »

- « Bon, Abana, on va mettre pied à terre. »

- « C’est quoi ce « Abana » ? »

- « C’est fini ! TU as appris un mot de chez nous, plusieurs même :

         « Akwaba » qui veut dire bonjour, bonne arrivée.

         « Atou » qui est la salutation de bienvenue.

         « Attiékè » c’est la graine obtenue avec le manioc. Et bien d’autres. 

- « Voila ta maman qui vient nous chercher, elle pourra me déposer au maquis de l’oncle JO ? »

- « Pas de problème, on se verra demain à l’école, je ne partirai pas sans venir saluer toute la classe, je me suis senti bien parmi vous. »

- « A se revoir, donc. »

 

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