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les pinceaux en liberté
10 mars 2015

lafête du Pakinou(suite)

Déroulement des festivités.

La tête pleine de tous les renseignements fournis par son ami Gahou, Guillaume voudrait bien s’aventurer au cœur de la fête, mais il hésite à la vue de cette foule bigarrée, et à l’écoute de ces chants et musiques rythmées en diable. La compagnie de Gahou lui sera d’un grand secours.

- Allons saluer le drapeau.

Le griot se fait entendre. Il double d’ardeur à l’approche du spectacle.

- « Il va tambouriner longtemps ? »

- « Il chauffe la place en attendant l’arrivée du préfet et donne le nom et les caractéristiques de chacun des arrivants. »

- « Il parle alors ? »

- « Oui, c’est le tam-tam parleur. Vous avez eu le morse et tous vos instruments modernes. Nous, c’est avec le tam-tam qu’on communique d’un village à l’autre. Je te dis ça mais tu peux voir aussi les poteaux du téléphone. On te dira même qu’ils fleurissent : La nature est tellement généreuse que les poteaux en bois bourgeonnent. »

- « J’ai peine à le croire ! Mais pourquoi fait-il parler son tam-tam aussi fort ? »

- « C’est l’arrivée des chefs coutumiers, des « rois ». Regarde comme ils sont parés ! »

Une longue file de personnages richement vêtus de grands pagnes tissés, certains de couleurs très vives, d’autres en bandes bleu et noir, se dirigent vers l’esplanade où ils occuperont l’arc de cercle délimité à droite par la haie de bougainvillées de la préfecture.

Sur la tête leurs coiffures sont ornées de bois doré, de verroteries, certaines sont brodées dans les teintes du pagne. Ils portent la canne et le chasse mouche qui sont les attributs du chef. Les plus importants sont précédés d’un porteur qui va s’occuper de leur bien-être.p

- « Pourquoi les désignes-tu comme des rois ? De simples chefs de village. »

- « Autrefois, le pays n’était pas un vrai pays. Il y avait des royaumes : Du Sanwi, du Ghana, de Bouna et d’autres. Ensuite les Français ont organisé le pays en CERCLES, il y avait un commandant à la tête de chacun. Attention à tes abattis si tu ne plaisais pas à ces « messieurs ». Et les filles ! Elles allaient se cacher dans la forêt pour déjouer leurs avances. »

- « Mais les chefs de village dans tout ça ? »

- Peu nombreux les royaumes qui existent encore, mais la tradition des chefs de village subsiste. On ne vote pas, mais il est choisi parmi ceux qui ont fait preuve de sagesse. Si ça ne va pas, on le change. Maintenant on les voit à toutes les cérémonies officielles. Même le Président les convoque et aime prendre leur avis. »

- « Vois ceux qui arrivent, ce sont les dozos ».

- « Mais ils sont armés ! »

- « Ce sont des chasseurs traditionnels, leur fusil ne tire qu’un seul coup à la fois mai ils font peur. On dit qu’ils ont suivi le « Poro », c’est l’initiation dans le bois sacré. C’est une coutume propre aux sénoufos. On en voit maintenant à Abidjan. Ils sont utilisés comme gardiens. Leurs pouvoirs les rendent forts, ils ne craignent pas les balles. J’ai vu un de leurs habits, accroché dans le bureau d’un commissaire de police. Il doit le porter en mission ! Oui à la place du gilet pare-balles. Hi ! Hi ! Hi !

- « Il ne faut pas te moquer de nos croyances ! S’il y a un Bon Dieu c’est qu’il existe aussi un Diable ! »

 Ah ! Un peu de calme ! La poussière retombe. 

« Salut au terre d’espérance…..pays de la fraternité » Les enfants des écoles entonnent l’hymne national, le préfet arrive dans sa tenue d’apparat. Il descend d’un véhicule lourd et rutilant. Salutations aux divers corps représentés et c’est l’envoi des couleurs. L’oriflamme vert, blanc et orange flotte en haut du mât.

Pas de temps à perdre, viens, on va voir ce qui se passe du côté des cuisines

réception du sous préfet

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